#3 SEMER : E - Évaluer
Coucou les agris 😀
C’est lundi, on aborde la dernière semaine de mai, qui s’annonce plutôt sèche et chaude donc certainement bien chargée de ton côté !
J’espère que tu arriveras tout de même à trouver 5-10 minutes pour me lire au milieu de ce tunnel du printemps, pour faire une petite pause avec ton café (ou ton thé ou ce que tu veux je ne juge pas 😄), avant de partir dans les champs, faire le tour des animaux, ou après la traite !
Avant de commencer, si tu n’es pas encore abonné tu peux réparer ça facilement ici :
Aujourd’hui, je te propose de poursuivre ma série d’exploration de la méthode SEMER que je t’ai présentée lors des éditions #1 et #2 (tu peux aller y jeter un œil si tu ne les as pas encore lues !), avec le 1er “E” de SEMER - qui est en fait un “É” : ÉVALUER.
📖 Le dossier de la semaine : E - ÉVALUER
D’abord, pour commencer, qu’est-ce que j’entends par “évaluer” ?
Le sens que je lui donne moi, c’est réaliser un diagnostic initial. Faire un état des lieux de la situation de la ferme à une date donnée.
Un vrai diagnostic global de l’exploitation, à 360°.
En réalité, si tu as suivi le “S” de SEMER - Se recentrer, tu as déjà commencé le diagnostic. Car évidemment, il commence par toi !
Pourquoi évaluer ? à quoi ça sert ?
Lorsque l’on souhaite avancer, se projeter, résoudre un problème, on a besoin d’une direction : c’est ce que l’on a fait avec le “S” - Se Recentrer, qui permet de définir des objectifs et une vision.
Et on a aussi besoin de savoir d’où on part. Comme lorsqu’on cherche à faire un itinéraire GPS : on saisit le lieu de départ, et le lieu d’arrivée, et l’outil nous propose un itinéraire.
Et bien ton point de départ, c’est le E de ÉVALUER 👍
Tu te dis certainement que tu le sais tout ça, puisque c’est ton quotidien, ta ferme !
D’une certaine manière oui, évidemment, personne ne connaît mieux ta ferme que toi.
Néanmoins, se poser vraiment en pointant précisément chacun des éléments que nous allons voir juste après, et essayer de prendre un peu de recul pour en faire une analyse, ce n’est pas si facile.
Parfois aussi, c’est un peu comme l’éléphant au milieu de la place : certaines choses seront une évidence pour tout le monde mais pas pour toi, à force d’être dedans on ne voit plus grand chose !
C’est une des raisons qui revient le plus d’ailleurs lorsque je suis sollicitée pour un accompagnement conseil : avoir un regard extérieur, pour aider à prendre ce recul.
Bien souvent ce que je constate également, c’est qu’il est compliqué d’agréger l’ensemble des éléments : quand on se pose des questions, on aborde le problème par un petit bout, mais est-ce le bon ? Et a-t-on vraiment intégré toutes les contraintes/faiblesses et aussi à l’inverse les atouts/opportunités du système ?
Quoi et comment évaluer ?
L’idée, c’est de passer en revue tout le système d’exploitation agricole dans son ensemble, et d’en retirer des forces/faiblesses (pour ce qui dépend de vous) et opportunités/menaces (pour ce qui ne dépend pas de vous).
🌱 Ce qui fait partie de la ferme :
🚜 les outils de production : le foncier, les bâtiments, le(s) cheptel(s), le matériel, la main d’œuvre
🌱 les ateliers de production : production(s) végétale(s) (cultures et fourrages), production(s) animales(s), atelier(s) de transformation
⚖️ les aspects juridiques, fiscaux, réglementaires : la forme juridique (exploitation individuelle ou société), les statuts et les règles d’attribution du résultat et de la rémunération du travail, le régime fiscal et les outils de gestion de la fiscalité, la gestion des risques…
📊 l’analyse économique et financière : rentabilité, solvabilité, flexibilité, trésorerie
Cette dernière partie est souvent la plus complexe, j’aurai l’occasion d’y revenir plus en détail dans de prochaines éditions 😉
⛈️ Mais aussi ce qui n’en fait pas directement partie et qui influe sur le système d’exploitation : les filières amont et aval, l’environnement socio-économique, le contexte géographique, pédo-climatique, réglementaire, juridique…
Au final, tu peux synthétiser tout ça dans un tableau comme celui-là :
Quand évaluer ?
Alors, bien sûr, ce n’est pas quelque chose que tu vas faire tous les jours. Quoi que ? Les producteurs de lait évaluent bien tous les jours la quantité produite chaque jour, au moins au global.
Mais ce gros diagnostic, si tu le fais déjà une fois par an c’est bien ! C’est l’échelle d’un cycle agricole, d’une campagne, et aussi d’un exercice comptable, ça a du sens !
Après les moissons, en début d’année, ce sont souvent des périodes propices par exemple.
Il y a aussi des occasions qui peuvent provoquer le besoin de réaliser un diagnostic : un gros projet, ou des difficultés qui amnènent à se poser des questions pour remettre la machine sur les bons rails…
Alors, est-ce que tu te sens prêt à te lancer ?
📰L’actu de la semaine
📉 Le Ministère de l’Agriculture vient de publier résultats 2024 sur l’utilisation de nos terres agricoles (Statistiques Agricoles Annuelles – SAA).
La perte de surface agricole utilisée de la France métropolitaine continue en 2024 avec un recul de 50 261 ha en une année.
🍽️ Une telle perte de terres agricoles correspond à la capacité à nourrir 120 000 français (il faut en moyenne 3 670 m2 pour nourrir un français), alors même que la population française s’est accrue de 230 000 habitants entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024. A ce rythme là la France sera bientôt importatrice nette de produits agricoles d’autant que la production céréalière a fortement baissé, analyse Philippe POINTEREAU, agronome.
La publication de l'Agreste ici
👨🌾L'association des salariés agricoles de France, adhérente de l'Association Trame, lance son tout nouveau site internet.
Ce site regroupe toutes les informations utiles à la vie d'un salarié agricole ou à un salarié en devenir.
💻 Les salariés agricoles mais aussi les agriculteurs employeurs, pourront retrouver les informations concernant la santé-sécurité, la formation, les contrats de travail, la recherche d'emploi, les conventions collectives, les associations etc...
Ici pour aller jeter un oeil au site tout nouveau tout beau
💸Et enfin, une étude de l’INSEE dont le titre est très clair : Les exploitants agricoles vivent plus souvent sous le seuil de pauvreté que l’ensemble de la population.
👨🌾17.7% des exploitants vivent sous le seuil de pauvreté monétaire, soit 3.3 points de plus que le reste de la population. Voilà donc confirmée la mauvaise répartition de la valeur tout au long de la chaîne de l’alimentation en France.
⚖️l’Insee souligne également que la dispersion des résultats est plus importante que dans l’ensemble de la population. Il n’y a donc pas UNE réalité mais DES réalités au sein de cette toute petite fraction de la population (1.5%). les productions céréalières, viticoles et granivores (locomotive porcine) s’en sortent mieux (< 14.4%), les productions horticoles, arboriculture, et l’élevage de ruminants s’en sortent beaucoup moins bien (> 18.9%).
👀L’inspiration de la semaine
🙏 Une intervention sur la positivité en agriculture ?
Il l’a fait !
Eddy FOUGIER, expert-consultant, lors de l’Assemblée Générale de la FDSEA89 de l’Yonne près d’Auxerre autour de la thématique générale "Positiver sa vision du monde et de soi pour entreprendre".
Une conférence qui a vraisembablement été salutaire pour les participants de l’AG, c’est frais et ça fait du bien !
Interview Ici Auxerre : "être optimiste quand on est agriculteur ?"
👢Dans mes bottes
🤓 Mon grand sujet du moment, c’est la préparation de ma formation “Je gère ma ferme”, que j’aimerais lancer à partir de l’automne-hiver prochain !
👨🌾 Je ne suis pas encore complètement convaincue par son petit nom (allez je vous mets un sondage juste après 😀), mais l’idée c’est de répondre à une situation que j’ai si souvent rencontrée, et que j’avais malheureusement normalisée, avant de prendre conscience qu’il fallait faire bouger les lignes :
Manque de compréhension sur la compta-gestion
Pas ou peu d’outils de pilotage de la gestion de la ferme au quotidien
Manque de visibilité sur la rentabilité
Difficulté à anticiper les coups durs
Décisions prises à l’aveugle, souvent sous la coupe du comptable ou du banquier
Stress, fatigue, perte de sens…
🎯 La mission que je me suis donnée lorsque j’ai créé mon entreprise De la Terre et des Hommes, c’est « des agriculteurs bien dans leurs bottes et des fermes rentables et durables ». Et ça passe forcément par reprendre le pouvoir sur le pilotage de la gestion de sa ferme.
💡 C'est pourquoi il y a quelques semaines, j’ai eu l’idée de créer une formation inédite, concrète et pratico-pratique, pour aider les agriculteurs à comprendre et maîtriser les bases de la gestion de leur ferme, et la piloter au quotidien grâce à des outils simples.
🌱 En fait, ce n'est pas compliqué, j’ai décidé de transmettre la méthode SEMER dont je vous parle ici, et qui permet de répondre à tout ça.
🚀 Et j’ai aussi entrepris des démarches afin d’offrir la possibilité de financements VIVEA ou autres OPCO à partir de la rentrée de septembre.
💻 Enfin, j'ai envie de proposer différents formats, en présentiel et aussi en distanciel. Et pourquoi pas sur un temps long pour vraiment apprendre à piloter la gestion de son exploitation tout au long de la campagne et intégrer vraiment en faisant 💪
👉 Si ça te parle, écris-moi ici ou tu peux répondre à ce mail, je vais très vite proposer un petit questionnaires aux personnes intéressées afin de voir si un groupe distanciel se dessine, et aussi pour affiner le fonds afin qu’il réponde au mieux à tes attentes !
📝 Allez, et si tu es motivé.e pour me donner ton avis sur ce petit nom, tu peux remplir le sondage ci-dessous (et aussi commenter ou me répondre si tu as d’autres idées, je suis preneuse !!) :
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout !
Si ça vous a plus, n’hésitez pas à liker, commenter, partager, et même me répondre, ça me fera plaisir 😀
Allez, rendez-vous lundi prochain 🤓
Amandine